Quand l’heure des comptes arrive…
La relation c’est le thème que j’ai choisi d’approfondir dans mon travail, c’est ce qui m’intéresse et c’est ce que j’ai besoin d’apprendre : la relation à moi même et aux autres.
Mais je dirai que ce que je dois d’abord apprendre c’est l’amour de moi et la présence à moi même.
Je fais ce métier parce que j’en avais besoin, j’avais besoin de me reconnecter au corps, au toucher…
Toute petite , j’entendais dire que j’étais dans la lune, que je planais…..
que j’étais comme ma grand-mère, comme mon père.. J’en ai déduis que ce n’était pas bien d’être comme cela…Mais pourquoi je n’arrivais pas à être là, à être présente? Je me souviens que je m’ennuyais à l’école, je passais de longues heures à gribouiller sur mon cahier de brouillon plutôt que de faire ces exercices de math qui ne m’intéressaient pas….
Après j’ai lutté pour ne pas être dans la lune, pour ne pas entendre ces réflexions, j’ai lutté pour ne pas être comme mon père, j’ai appris à faire le tri de mes personnalités. J’ai appris à montrer les facettes que j’aimais et à ignorer les autres.
A la naissance de mon premier enfant, j’ai pris des décisions : je n’élèverai pas mon fils comme mes parents, je ferai mieux que ma mère…Je trouvais qu’elle ne m’avait pas donné assez de temps, de présence, je décidais que j’en donnerai davantage.
Et hop!!! me voilà partie dans le monde de l’éducation parentale, je me forme à coup de “magasines parents”, de manuels “Dolto” bref la psychologie m’intéresse et je m’investi beaucoup, peut être trop, puisque je décide d’élever mes enfants en restant à la maison.
Toutes ces parties de moi que j’ai laissé dans l’ombre surgissent à mon insu : mon mari travaille trop, je me sens seule, et très vite je m’isole dans ce rôle de mère, je m’oublie en tant que femme et je deviens juste une mère, une épouse, une belle fille…Mais ceci sont des rôles, j’ai pris tout simplement des rôles où mes références sont le modèle que mes parents m’ont montrées, ce que je connais du rôle de mère, c’est la manière dont ma mère était avec moi et mes frères, et ce que je ne veux pas par rapport à ça, je peux fonctionner qu’en fonction de mes croyances et par modèle ou anti modèle,
je finis par rejouer les mêmes scénarios qu’eux; ma mère s’occupait seule de nous car mon père travaillait et qu’au final c’était son rôle à elle de s’occuper de nous. J’ai fait un copier /coller mais un jour en marchant dans la rue, derrière mon mari, très reconnu par les gens puisqu’il était un commerçant très extra verti et communicatif, je prends conscience que je suis son ombre, que je me suis perdue en cours de route, qui suis-je? Où est cette partie de moi qui était rieuse, joyeuse, légère? J’ai l’impression que quelque chose s’est éteint en moi.
Je décide de me prendre en main…
Très rapidement, la vie mets sur mon chemin tous les bons outils pour m’aider à me retrouver, à me sentir vivante, et la conséquence est que mon époux ne supporte pas ces changements. La relation de couple s’en fait sentir….Et mes enfants?
Heureusement ils sont sages, ils ne posent pas de problèmes, ils suivent… Heureusement car j’ai déjà assez de cette relation qui devient de plus en plus compliquée….Plus j’apprends à me connaitre et à me relier avec mon corps, plus mon partenaire souffre.
Cette problématique prends tout l’espace, je dois en sortir mais pour cela, je dois m’affirmer, reprendre confiance, écouter mon corps. Je dois apprendre mon métier, je dois tout apprendre. ça prends du temps. Mon mari tombe malade, ça prends du temps, on se dispute ça prends du temps, on divorce ça prends du temps, je dois me reconstruire ça prends du temps!
J’en oublie mes enfants qui ont l’air d’aller bien.
Je prends conscience que je ne vois pas souvent mes fils aînés, depuis quelque temps, ils n’aiment pas trop venir chez moi. Je me sens un peu délaissée, je suis passée à côté de ce qui était important pour moi : mes enfants, la relation de couple aussi.
Un jour mon fils me dit qu’il ne s’est jamais senti entendu, qu’il ne peut pas en placer une à mes côtés… bref je me prends un claque! C’est un paradoxe pour quelqu’un qui fait du relationnel, qui reconnecte les gens à leur corps, à eux même!
j’ai joué, j’ai perdu…..
J’ai reproduis la même chose que mes parents…mon fils me reproche ce que je reprochais à mon père : l’absence……l’indifférence, le manque de présence….
Je n’arrive même pas à pleurer….j’observe et je me dis qu’il a raison mais je n’ai rien vu !!! Je ne l’ai pas vu venir!! Je n’ai pas vu cette situation venir….Je me suis juste mise dans les mêmes schémas…..
Moi qui voulais être différente de lui….Plus présente, plus à l’écoute….plus plus plus +++
Que s’est -il passé? J’ai eu la réponse : je me suis niée, je me suis fais croire certaines choses, j’ai voulu incarner la personne que je voulais être mais j’ai oublié les autres personnalités…. Celles de la face cachée, celles qui ne sont pas montrables, celles que je ne veux pas : la femme abandonnée, je l’ai bâillonnée pour ne montrer que celle qui rayonne, la femme triste, celle qui se sent faible, incapable, celle qui se sent désabusée, celle qui se sent impuissante, celle qui est en colère, celle qui ne se sent pas reconnue, celle qui est radin, celle qui a peur, celle qui envie, qui jalouse, celle qui juge. Elles ont repris le pouvoir dans l’ombre….
Je n’ai pas prêté plus attention à ces parties, je les ai minimisé, je n’ai pas vu que je n’arrivais pas à être présente à mes ados, comme mon père n’arrivait pas avec moi, j’ai minimisé cela, en pensant que mes fils se sentaient bien, résultat mon fils me montre par ces commentaires que je n’ai pas été présente à lui comme je ne suis pas présente à moi même dans certaines situations, que mon égo me cache en me disant que je suis présente car j’écoute les autres dans mon métier.
pourtant je croyais avoir tellement avancer…
Je décide d’accepter ce que mon fils me dit, je décide qu’il a raison, je l’écoute, et en même tant, j’ai de la compassion pour cette femme que je suis dans son humanité, qui tente de transformer des schémas, et qui n’a pas conscience de tout.
Je décide que j’ai fait ce que j’ai pu, qu’effectivement c’est triste, c’est triste, je dois juste accueillir que je ne sais pas encore être présente dans beaucoup de situations et que je suis juste humaine avec mes névroses, comme la plupart des êtres humains d’ailleurs :).
Et que finalement je n’ai pas à lutter mais accepter que j’en suis là.
Ce qui m’aide c’est l’amour que je sens quand je pense à mon fils, je me connecte à sa naissance, à cet amour que je ressens pour lui malgré mes erreurs. Je me dis qu’ effectivement, je suis en apprentissage, mais qu’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que je l’aime et que je l’ai toujours aimé malgré mes erreurs;
Je décide d’accepter que je ne suis pas parfaite selon l’idée que je me fais de la perfection, je décide que je suis une femme qui fait de son mieux pour grandir…et je décide d’accepter que dans ce chemin j’ai fait des erreurs…. qui m’ont appris, je décide d’avoir de la compassion pour moi plutôt que de me flageller. Je vois bien mes ombres et décide de les regarder en face : oui j’ai été toxique pour mon fils, pour mon mari aussi mais je n’ai pas fait exprès, je ne savais même pas… C’est dur à regarder et à accepter ça…Vais-je oser publier cet article? Les gens vont ils me juger? On dira que cette action est thérapeutique et me permet d’apprendre à m’aimer même si je ne suis pas parfaite.
Petite action du jour!
Décide aujourd’hui de faire une action en conscience : quelle part de toi même tu n’acceptes pas et que tu pourrai choyer?
Je t’invite à prendre une feuille et un crayon et donner la parole à cette partie de toi qui ne s’exprime pas; (le ou la paresseux(se), le (la) bordélique, le (la) jaloux(se), le (la) frustré(e), le (la) radin(e). etc…